Vous savez, le monde est plein d’enfoirés. Melon et Cerise en font peut-être partie. Ou alors peut-être que ce sont des gens très bons, très gentils. On n’en sait rien. Melon est peut-être sexiste, ou peut-être qu’il ne l’est pas. On n’en sait strictement rien, l’article ne dit rien sur le supposé sexisme de Melon. On sait qu’il a trompé sa copine, admettons, mais tromper une femme, depuis quand c’est nécessairement du sexisme ? Là où Poire a tort, c’est qu’il pense qu’un mec sexiste, c’est un mec qui rend une fille malheureuse, bouhou, la pauvre. Je le répète, c’est Poire qui est sexiste, à penser que les femmes sont de pauvres petits êtres fragiles que l’on doit « bien traiter » pour qu’elles soient heureuses, et qu’elles ont besoin d’un mec gentil pour les soutenir. Des pauvres petites choses qui finissent par tomber dans les bras du mec le plus gentil avec elles. Ou alors de viles salopes qui ne savent pas ce qui est bon pour elles, sinon elles sortiraient avec lui. C’est très sexiste de considérer qu’une femme ne sait pas ce qui est bon pour elle parce qu’elle ne couche pas avec le mec le plus gentil. C’est sexiste de reprocher à une femme de ne pas coucher avec vous, comme si cela vous était dû. Poire ignore que les femmes ont leurs propres désirs, fantasmes, attirances. Poire n’est pas un séducteur (dans le sens où la séduction consiste à se rendre attirant aux yeux de quelqu’un), c’est un chouineur, et il chouine parce qu’une femme qu’il n’a pas su séduire est allé dans les bras d’un autre. Il s’imagine que séduire, c’est accumuler un certain nombre de points, qu’il y a une sorte de score à partir duquel une femme couche avec vous. Et il croit que si Cerise ne marche pas comme ça, c’est parce que: c’est une salope, elle ne comprend rien à la vie, elle ne sait pas ce qui est bon pour elle… Bref, parce que quelque chose cloche chez elle.
via Cerise et Melon: Lâchez-leur la grappe. | Les Questions Composent.
Vraiment intéressant 🙂 Pas tout lu du premier coup mais c’est en rapport avec cet article.
J’avoue, le coup du « cette nana ne sait pas ce qui est bon pour elle » (sous entendu le mec gentil) peut être assimilé a du sexisme… Tout comme le côté c’est un être fragile qu’il faut protéger…
Pas fragile plus qu’une ou surtout un autre. Et comme une ou un autre elle peut se planter. Ou tout simplement aller vers quelque chose qui lui plait sincèrement tout en sachant consciemment ou non qu’à terme elle risque de prendre cher sentimentalement… Mais c’est un choix.
Effectivement, les images véhiculées par notre culture (mais qui selon moi viennent de notre nature « animale », elles ne sont pas venue du néant) sont difficiles à tuer…
Si le mâle n’est pas protecteur quelle est son utilité ? S’il n’a pas d’utilité, pourquoi est-il là ? En fait, plus qu’une histoire de sexisme ou non pour moi c’est plus une histoire de savoir « quelle est ta place, qui es tu ». On ne le fait pas forcément exprès de véhiculer des images sexistes, style l’homme est protecteur la femme est protégée. C’est aussi qu’on cherche tous notre place. S’il n’y a plus ces codes, simples, sur quoi se baser ? Pourrons nous simplement trouver notre place / utilité un jour ?
Je pars du principe que chacun, homme ou femme à besoin de trouver un sens à son existence. Si l’on part du principe qu’aujourd’hui tous les codes, valeurs sont dépassés, voire néfastes (ex : mâle protecteur assimilable à du sexisme) comment trouver sa place, un sens à sa vie ?
Si je résume, aujourd’hui on vis dans une société ou l’on nous fait de plus en plus comprendre que nul est irremplaçable. Ou l’on nous fait comprendre que personne n’a de place prédéfinie et donc d’intérêt / de rôle, de but particulier. Que n’importe qui, homme ou femme peut faire n’importe quoi. Je dis pourquoi pas et peut être même que c’est pour aller vers le mieux (reste à démontrer).
Mais dans ce cas, comment trouver un sens à sa vie. Comment être heureux ? Bref, je comprends qu’on touche du doigt un des maux du monde moderne (disons post-industrialisé) ou tout le monde à tout mais reste irrémédiablement malheureux…
Tout est à reconstruire et aujourd’hui je ne suis pas certain qu’on ait une échelle de valeurs alternative…
Outre le fond que je trouve très vrai (surtout le dernier paragraphe), la partie en italique m’interpelle…
Alors, oui sur le fond, aucune femme ne devrait être chosifiée (d’ailleurs aucun être vivant tout court). Maintenant ce propos m’apparait
complètementà côté de l’histoire présentée. En fait ce propos n’a rien à voir avec Poire Melon ou Cerise ni même Pastèque. C’est un propos plus universel et il me semble qu’il traduitune souffrance / un énervementréflexion de l’auteur plus qu’un résumé de l’histoire de Cerise & co. Je veux dire, remettre la « chosification » des femmes entièrement sur des Poires, woah ! Enfin, la dernière phrase avec le « (entre autres) » remet un peu en perspective. Mais je veux dire, quitte à traiter ce sujet tout à fait vrai et valable, pourquoi le traiter ainsi ?Même dans l’exemple finalement, Cerise profite (et personne ne lui reproche) de la gentillesse de Poire (vraie ou non) pour se consoler et retourne voire melon. Peut importe la logique de Poire, dans l’exemple Cerise n’en est jamais victime. Alors OK Poire se méprend voire est un connard. C’est peut être même souvent le cas. Mais dans ce cas en quoi Cerise est victime de la chosification de Poire ?
Globalement, tout comme Cerise, les femmes ont appris a mettre les poires de côté il me semble et je dirais même que les Poires n’ont jamais eu de succès avec les femmes. S’ils le font comme le décrit l’article (par intérêt malsain uniquement plutôt que par qualité intrinsèque), c’est même bien fait pour eux, la nature fait bien les choses 🙂
Au final j’aurais vu l’article plutôt comme une analyse d’un phénomène navrant, pour aider les Poires, ou encore pour montrer que les poires (celles de l’article et non celles en général : il y a plus de nuances que ça) et leurs pensées / manières de faire c’est de la merde (au delà des biais que j’ai évoqué plus haut, comme d’autres personnes l’ont fait avant) mais en pas vraiment comme un article sur la défense de chosification des femmes…
EDIT : bon, à la lecture des commentaires de l’auteur, il semble bien que l’article d’origine ne soit vraiment qu’une partie précise et réductrice de sa pensée. Le reste étant selon moi (ce qui est apporté dans ses commentaires) tout aussi important pour bien comprendre…
Pour partir plus loin dans la digression..
Par ailleurs, pour ouvrir le débat sur une autre réflexion que je me fais, croire en l’acte désintéressé chez l’être humain est une pure utopie :-). Ceux qui y croient seront toujours amenés à souffrir. Tout acte est motivé par un besoin personnel, nous sommes tous câblés ainsi. Et dans le fond, tant que cela se fait dans le respect de l’autre pourquoi ce serait un problème ? Puisqu’il en est question ici, en quoi la gentillesse désintéressée serait elle meilleure (existe-t-elle d’ailleurs ? ) ? Si le gentil a un intérêt personnel, du moment qu’il ne casse pas les pieds de l’autre avec ça en la transformant (la gentillesse) ensuite en frustration en haine et en saloperie, qu’est ce que ça peut faire après tout ?
Mettons, le meilleur gentil qui puisse exister (selon moi), celui qui prend plaisir de voir son proche plus heureux, le fait aussi par intérêt personnel. Par exemple, parce que le proche a de la valeur pour le gentil. Ou encore parce qu’il (consciemment ou non) se sent lui même meilleur de faire acte de gentillesse. Ou encore, parce qu’il veut être bien perçu… Bref, si le gentil n’avait rien à tirer de sa gentillesse (ici, ne se sent pas un être meilleur, ou n’est pas content de voir un proche plus heureux) bah il ne serait pas gentil…
Dernière chose (haha le pavé est bien gros maintenant :)) que ce soit dans la gentillesse ou tout autre chose intervenant das une relation, selon moi, il doit obligatoirement y avoir un équilibre pour que cette relation soit saine et durable. Ce qui sous entend une réciprocité et donc un retour. Oui oui, j’ose. Le sens unique en gentillesse ou autre n’a pas d’avenir. Croire, homme ou femme, que dans un couple on peut profiter indéfiniment et gratuitement de tout est une belle connerie.
Par contre chose importante sur la réciprocité, c’est qu’elle doit être naturelle le plus possible… Croire qu’elle vient uniquement d’un effort est aussi une belle connerie. Quelqu’un comme Poire qui va idéaliser Cerise et faire des efforts en attendant que Cerise en fasse autant pour « compenser / récompenser » se plante. C’est une question de prendre la personne telle qu’elle est avec ses qualités et ses défauts point. Si poire est incapable de trouver son bonheur de ça et qu’il finit par en tirer de l’aigreur et de la frustration c’est juste qu’il s’est planté et il ne peut que s’en blâmer lui même. Dans une relation chacun doit faire un effort, mais s’il l’un fait ce qu’il estime être des efforts sans y trouver de retour c’est avant tout lui qui se plante, et ce n’est pas si grave. Il s’est juste trompé sur la personne en face et il ne doit pas forcément lui en tenir rigeur (encore une fois en partant du principe que les deux parties agissent dans le respect de l’autre).