Asseyez-vous une seconde et mettez-vous dans la peau du bambin rêveur que vous fûtes. Tentez d’imaginer le futur avec vos yeux d’enfants. Un avenir où les machines, les robots se chargeraient de toutes les tâches que nous trouvons déplaisantes. Un monde où chacun pourrait se concentrer sur l’amélioration du bien commun, à commencer par lui-même. Un univers où nous consacrerions son temps à l’éducation, aux activités artistiques, sociales et culturelles voire, tout simplement, au plaisir de vivre.
via L’aliénation du plein emploi | ploum.net.
Je suis en parti d’accord mais dans le fond le revenu de base et la société qui n’a qu’a se regarder le nombril je n’y crois pas pour plusieurs raisons.
Parmi ces raisons j’en citerai 2.
La première étant qu’on sous estime le pouvoir bénéfique du travail (même quand on le déteste). Il permet de donner un objectif et se satisfaire de mériter quelque chose. Aujourd’hui alors qu’on comprend de plus en plus qu’on est rien sur cette planète, avoir quelque chose qui donne un cadre est vital. Bref, d’une manière ou d’une autre, il permet a l’humain de s’accomplir et trouver sa place. A voir ceux qui naissent les poches pleines d’or pour le restant de leur vie. Est-ce qu’ils donnent des personnes équilibrées et heureuses de vivres ? Bof… Évidemment il y a un juste milieu entre richesse et pauvreté hein 🙂
La seconde étant que oui, on devient de plus en plus modernes. Oui on devient de plus en plus efficaces. Oui on devient de plus en plus productifs. Oui on peut de plus en plus se passer de main d’œuvre humaine. Oui on pourrait sans doute arriver à un stade où on peut faire fonctionner correctement le monde sans avoir à travailler réellement nous même. Mais non, ça n’arrivera jamais. Pourquoi ? Parce-que l’homme est cupide. Toutes ces améliorations ne servent pas à partager les richesses pour le bien de tous, non. Toutes ces améliorations servent uniquement à augmenter les profits d’une élite. Les autres peuvent juste crever. Juste comme ça pour rire, ça fait combien d’années qu’on jette des milliards d’euros par an de nourriture ? Ça fait combien d’années qu’avec ce qu’on produit dans les pays développés on pourrait nourrir toute la planète ? Ça fait combien d’années que tant de personnes continuent de crever de faim ?
Bref, Ploum ou même Timo (car sur ce genre de propos vous vous ressemblez je trouve) je vous dis c’est beau, vous avez sans doute raison mais uniquement dans un monde de bisounours pour tous les côtés positifs. Ok pour le diagnostique, ok pour ce qu’on pourrait faire mais arrêtez de vivre dans bisounours land. L’humain est un conard c’est tout. Bisounours land, c’est pour jamais. Ça sert a rien de s’émoustiller contre le capitalisme etc, le problème de base c’est nous tous et notre nature de merde. Cessons de croire que celui qui gache tout c’est l’autre. L’autre c’est nous, c’est nous tous. D’ailleurs, on est tous « l’autre » de quelqu’un. Autrement dit, on est tous le con de quelqu’un d’autre.
Celai dit, la ou je vous rejoindrai c’est que c’est un idéal que vous défendez. Même s’il n’est pas réaliste, il est bon de se battre pour un idéal. Pour espérer pouvoir devenirs moins mauvais, un jour. Si on esssaye pas de s’élever d’une manière ou d’une autre on aura encore moins de raisons de quitter la fange dans laquelle on nage.
Pour la première raison : oui, et c’est justement ce que répondent ceux qui sont pro-revenu-universel-de-base à ceux qui disent que les gens arrêteront de travailler : on a besoin de faire quelque chose, de se rendre utile, d’accomplir des objectifs, etc.
Néanmoins je pense que cela ne doit pas se faire via du travail inutile et sous-payé, et qu’on doit majoritairement le faire par choix, et non par nécessité, pour être sûr d’être le plus efficace et impliqué possible. De plus ce « travail » pourrait alors devenir non-rémunéré, et ça permettrait de grossir les effectifs des associations à but non lucratif qui luttent pour le bien public, et à contribuer à la société de quelque manière que ce soit (Wikipédia, logiciel libre, recherche, etc.). Dans l’idéal, il faudrait automatiser touts les travaux chiants, touts ceux qui sont répétitifs, et laisser à l’homme ce qui est propre à son fonctionnement et à sa vie, à savoir : la Science, l’Art et la Philosophie.
Pour la seconde tu dis qu’actuellement l’automatisation bénéficie aux riches producteurs. C’est vrai, et c’est de là que vient la nécessité de sortir de ce système économique (qui de toute façon ne peut pas durer, croissance infinie, gaspillage colossal, toussa…). De plus le revenu universel de base, en permettant aux associations à but non lucratif, et plus généralement aux actions à but non lucratif, qui seront souvent d’utilité publique, de pouvoir gagner en main d’œuvre, de gagner en bénévoles, en acteurs, en activistes, en ingénieurs, etc., fera que petit à petit les inventions DIY de prosommation (c-à-d chaque individu possédant ses propres constructeurs universels, qui peuvent concevoir n’importe quoi y compris des machines, y compris une réplique de soi-même, à base de schéma numériques) progresseront, de plus en plus vite, jusqu’à ce qu’on puisse sortir de la société de consommation.
Tu parle de monde de bisounours. Mais les choses s’améliorent conséquemment. Benjamin Bayart disait « l’imprimerie a appris au peuple à lire ; Internet, va lui apprendre à écrire ». Et c’est radicalement vrai : si aujourd’hui nous parlions de notre monde actuel à quelqu’un vivant au Moyen Âge, des progrès techniques, des réussites scientifiques de l’humanité, des grandes découvertes, d’Internet, des hackers, du logiciel libre, ils nous diraient globalement la même chose : sénimportkwa™, spapossib®. Et pourtant… à l’époque, un truc comme 1% de la population mondiale savait lire. Aujourd’hui les 4/5 de l’humanité le savent. C’est pas un monde de bisounours ça ? Cet argument du « monde des bisounours » n’est pas valable.
Tu parles de nature humaine essentiellement mauvaise. Mais c’est voir les choses de façon trop manichéenne : tout n’est pas bon ou mauvais. Il n’y a pas de valeur morale dans le fonctionnement de l’Univers, de la biologie ou de la psychiatrie. Les choses sont, point. L’être humain est construit pour répondre à ses nombreux besoins : manger, boire, se reproduire, mais aussi aimer, communiquer, apprendre, s’exprimer, analyser, satisfaire sa curiosité, faire société… autant de besoins qui nécessitent de la liberté.
Pour moi ceux qui n’y aspirent pas ne sont qu’en fait pris d’un mal, sous forme de carence de liberté, qui peut être du principalement au pouvoir, d’autrui comme de soi-même, le résultat est le même. Pour moi touts les problèmes antisociaux sont tout juste des disfonctionnements. Et c’est on-ne-peut-plus compréhensible : peut-on s’attendre à ce que tout fonctionne parfaitement de manière optimale dans toutes les circonstances à tout moment ? Il s’agit de « bug » sociaux, qui se découvrent petit-à-petit, et qui se font corriger, petit-à-grand (exponentiellement) par de nouvelles évolutions de l’humanité. On a eu le langage, l’écriture, l’imprimerie et aujourd’hui on a Internet.
Merci pour ce comment intéressant et constructif.
Pour en revenir à la notion du besoin de travail. Je vois que nous partageons pas mal. Par contre je te vois plus optimiste que je ne suis. Il est clair par exemple que notre temps et énergie ainsi libérée pourrait profiter au bien commun. D’ailleurs on le voit je pense par exemple chez les retraités, qui peuvent souvent s’impliquer dans l’associatif (mais qui ont déjà construit leur vie eux). Cela étant dit, je ne suis vraiment pas convaincu que ce soit vraisemblable ou suffisant pour une majorité (et notamment les plus jeunes). J’ai par exemple eu l’occasion d’être bénévole pour quelques petites choses par ci par là et j’ai vu tout le mal du monde que les organisateurs avaient à motiver assez de gens. Aujourd’hui je ne suis pas certain que 6 mois à l’avance, il soit tellement ingérable pour les gens de prévoir de donner un samedi et un dimanche par an. Je pense que se satisfaire de faire quelque chose pour la communauté n’est pas dans les cordes de tout le monde (par exemple moi je l’ai d’abord fait pour aider une amie). Pour la nature humaine, c’est avant tout faire quelque chose pour soi et s’il n’y a pas besoin de faire quelque chose pour soi via un travail pour sa survie, j’imagine que ça ne fera que se déplacer sur le « loisir » ou « l’augmentation de son profit / confort ».
Je vois aussi que nous partageons sur la notion du profit actuellement mal distribué. Je te rejoins aussi sur le fait qu’il faut justement sortir de se modèle pour progresser. Cependant, encore une fois, je suis plus négatif pour l’avenir. Le pouvoir n’est clairement pas dans les mains de la majorité. Je dirais même que la réaction habituelle de la majorité est souvent l’inaction. Par exemple, sous l’occupation Allemande, une majorité de Français n’a ni été collabo ni résistant mais tout simplement passif. Si je parle de ça c’est que pour moi le seul moyen de changer et que cette élite financière perde ses moyens serait une rébellion massive du peuple ce qui n’arrivera probablement pas. D’une part pour ce que je viens d’évoquer et d’autre par parceque les puissants ont bien compris cela. Aussi il font en sorte de maintenir l’état létargique du peuple en le distrayant (et c’est pas nouveau mais de plus en plus efficace). Voir par exemple le principe du tittytainement . Bref c’est bien d’essayer de faire bouger les gens et il faut sans doute se battre pour cela mais je suis trop pessimiste sur les possibilités de succès.
Concernant le monde de bisounours, je suis encore une fois pessimiste je te l’accorde. Je concède aussi que l’humanité à sans doute beaucoup progressé. Maintenant, cela a souvent été grâce à une minorité et a des idéalistes qui ont souvent beaucoup souffert (merci à eux). Je suis aussi tout à fait d’accord sur le fait que les choses, d’un point de vue intrinsèque ne sont ni justes, ni injustes, ni manichéennes. Ce sont en effet des valeurs humaines. Rien n’est parfait non plus c’est clair. Maintenant, j’en suis persuadé, l’humanité causera sa propre perte. Combien de fois par jour voyons nous des comportements plus ou moins directement suicidaires ? Je ne suis même pas sur que la majorité des humains sachent réellement ce qu’ils veulent et encore plus comment y arriver de manière intelligente (je m’inclus dans le lot). De toutes façons on fonctionne sur un intérêt à court terme ce qui par défaut est souvent une connerie pour le futur. Selon moi, la seule possibilité qu’on puisse avoir de s’en tirer est de (comme souvent finalement) arriver à frôler la catastrophe sans y rester. A ce moment on sera peut être capable, fort d’une nouvelle prise de conscience, de progresser encore.