Un tiers des entreprises à travers le monde ont déjà abandonné un projet numérique au cours des deux dernières années. C’est ce que révèle la vaste enquête « The Digital Transformation PACT », menée par Fujitsu dans treize pays du globe, dont la France et l’Italie, auprès de 1.625 dirigeants de moyennes et grandes entreprises des secteurs public et privé. Tous les personnes interrogées avaient réalisé un projet de transformation numérique ou avaient exprimé leur volonté de le faire prochainement. Au final, leurs échecs en la matière leur auront coûté en moyenne 423.000 euros. Pour plus d’un quart de l’échantillon, ce prix s’est même élevé à 555.000 euros ! Pis, deux dirigeants sur trois (66 %) expliquent que le coût des revers subis retarde le processus de transformation de leur société.
« Les entreprises parviennent difficilement à réunir les quatre éléments stratégiques nécessaires à la transformation digitale : les personnes, les actions, la collaboration et la technologie », analysent les auteurs de l’étude. « Mettre en oeuvre la transformation digitale ne se résume pas aux seules avancées technologiques ». Les experts dégagent quatre facteurs d’échec fréquents, et insistent sur la nécessaire co-existence des bonnes compétences, mais aussi sur la qualité des partenariats.
La grande majorité (90 %) des dirigeants d’entreprise estiment prendre des mesures pour développer l’expertise numérique de leurs employés. Cependant, 70% d’entre eux admettent que leur organisation souffre d’un manque de compétences en la matière. Et 80 % déclarent même que cette carence constitue le plus grand obstacle pour lutter contre la cyber-criminalité. Il n’est donc pas surprenant que la quasi-totalité des dirigeants (93%) juge que le perfectionnement des compétences « digitales » sera déterminant pour le succès de leur entreprise d’ici à trois ans. Ils sont toutefois un peu moins nombreux (83 %) à penser que l’intelligence artificielle transformera les compétences requises, d’ici à 2020.
Neuf dirigeants sur dix affirment que leur organisation dispose d’une stratégie numérique clairement définie. Si 83 % d’entre eux se disent confiants au sujet de sa bonne compréhension par tous les échelons de l’entreprise, près des trois quarts indiquent que les projets numériques entrepris ne sont pas toujours en phase avec la stratégie commerciale globale. Par ailleurs, 72 % affirment que la réalisation de projets « fantômes » constitue le seul moyen d’obtenir qu’une partie de leur organisation puisse produire de l’innovation de manière significative.
Dans 63% des organisations, des projets de cocréation ont entrepris avec des partenaires, qu’ils soient experts en technologies (64%), clients (42%) ou start-up (37%). A 79 %, les dirigeants sondés seraient prêts à partager des informations sensibles dans le cadre de ces partenariats mais les trois-quarts indiquent aussi qu’en l’absence de succès à court terme, ils mettraient rapidement un terme à ces partenariats.
Plus de la moitié des dirigeants interrogés prévoient de recourir à des solutions de cyber-sécurité (52 %) ou d’internet des objets (IoT, 51 %) dans les douze prochains mois. Ils sont un peu moins nombreux à songer à utiliser le « cloud computing » (47 %) ou l’intelligence artificielle (46 %). Enfin, ils sont 86 % à dire que leur capacité d’adaptation sera cruciale pour la survie de l’entreprise au cours des cinq prochaines années.
Source : Projets numériques : 4 facteurs d’échec